
Les arts
Supplique
Laisse-moi lacer
mon soulier d’apparat
d’une queue de sourisLaisse-moi casser
les cosses de soja
bouchées à l’émeriLaisse-moi sourire quand la lune borgne se met à loucher
Laisse-moi rêver
que j’enjambe les nuits
de Mars à VénusLaisse-moi dompter
l’étalon de l’enclos
qui piaffe et hennitLaisse-moi regretter qu’après la tempête perdure l’amertume
Laisse-moi cheminer
à pas d’homme
au dédale de ma vieLaisse-moi prendre
le temps d’épouser
le sillon de l’issueLaisse-moi te donner
un cristal ardent
soufflé de lumièreLaissez-moi, vous tous, de près ou de loin, qui n’étiez que témoins
Laissez-moi ! Laissez-le !
Qu’il revienne et me tienne
Ses grands yeux dans les miens